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Avant les croisades, il existait à Jérusalem, en dehors des murailles de la Ville Sainte, un hôpital pour les lépreux, placé sous l’invocation de Saint-Lazare. Dépendant de la juridiction des Patriarches grecs melkites de Jérusalem, il était desservi par des moines arméniens suivant la règle de Saint-Basile le Grand. L’Ordre de Saint-Lazare est issu de cet hôpital.


Lorsque les croisés arrivèrent en Terre Sainte en 1098, l’hôpital Saint-Lazare ainsi que l’hôpital Saint-Jean, regroupés sous le nom d’hôpital de Jérusalem, étaient administrés par le frère Gérard Tenque, un français originaire de Martigues.

A la différence des autres ordres militaires et religieux qui s’établirent en Terre Sainte, Saint-Jean, le Temple ou Sainte-Marie des Teutoniques qui dépendaient de l’Eglise latine, l’Ordre de Saint-Lazare demeura sous la dépendance de l’Eglise d’Orient. En l’absence du Patriarche grec melkite, le Maître de Saint-Lazare était suffragant de l’archevêque des Arméniens.


Les hospitaliers de Saint-Lazare soignaient les lépreux et devaient accueillir parmi eux les chevaliers des autres ordres atteints de la lèpre. C’est ainsi que l’Ordre devint militaire.


Après la prise de Jérusalem par Saladin en 1157, l’action militaire des chevaliers hospitaliers de Saint-Lazare se développa. Ils participèrent à la prise d’Acre en 1191. On les retrouve ensuite aux côtés de l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen, Roi de Jérusalem, dans sa croisade en 1227. En 1244, ils prirent une part héroïque à la funeste bataille de Gaza. Puis, aux côtés du Roi de France, les chevaliers de Saint-Lazare participèrent au combat de Damiette et à la bataille de la Mansourah (1249). Lors du siège de Saint-Jean d’Acre en 1291, ils furent avec les chevaliers des autres ordres, les défenseurs héroïques de la dernière citadelle des chrétiens en Orient. Les survivants se réfugièrent à Chypre d'où ils rejoignirent la France.


Des commanderies de l’Ordre existaient alors  dans de nombreux pays : France, Angleterre, Ecosse, Allemagne, Hongrie, Espagne, Italie, Suisse, Flandres, etc… En 1154, le Roi de France, Louis VII, donna à l’Ordre de Saint-Lazare le château royal de Boigny près d’Orléans. Après la perte de ses possessions en Terre Sainte, lors de la chute de St Jean d’Acre en 1291, et un bref passage à Chypre, l’Ordre regagna ses commanderies européennes. Boigny devient le siège du Grand Magistère.


En 1308, le Roi de France, Philippe IV le Bel, prit l’ensemble des chevaliers de Saint-Lazare sous sa garde et protection qui, depuis lors, devint héréditaire au sein de la Monarchie Française.


Sous la direction du Grand-Maître, qui résidait à Boigny, l’Ordre de Saint-Lazare se consacra dans les divers pays où il avait des commanderies aux soins des lépreux et à la création de nombreuses maladreries et léproseries.


Au cours des XIVème et XVème siècles, les chevaliers développèrent leur activité hospitalière et leur fonction militaire s’affirma. Ils furent notamment au côté du Roi de France pendant la guerre de Cent ans et certains d’entre eux compagnons de Jeanne d’Arc au siège d’Orléans.


Mais l’Ordre de Saint-Lazare devait, à la fin du XVème et au cours du XVIème siècle faire face à de nombreuses difficultés.


En 1517, le Prieuré de Capoue se détacha du Grand Magistère de Boigny et constitua une branche distincte de l’Ordre laquelle, en 1572, s’unit à l’Ordre de Saint-Maurice pour former l’Ordre des Saints Maurice et Lazare sous la Grande Maîtrise héréditaire des ducs de Savoie (Maison devenue ensuite la Maison Royale d'Italie). En Angleterre, le roi Henri VIII, lorsqu’il rompit avec l’Eglise catholique en 1534, réunit au domaine royal les biens de l’Ordre. En Allemagne et en Suisse, lors de la Réforme, l’Ordre fut dépossédé de ses biens.


En France, grâce à la protection héréditaire des rois de France, l’Ordre de Saint-Lazare échappa à toute absorption et spoliation. Les Grands-Maîtres de Boigny jouèrent un rôle important. Ce fut le cas de François Salviati (1578-1586) qui, avec l’aide de Henri III maintint le caractère international de l’Ordre ou celui de Aimard de Clermont de Chastes (1593-1603) qui fut vice-amiral de France et Compagnon du Roi.


En 1607, le roi Henri IV fonda l’Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel, et en confia en 1608, la Grande Maîtrise au Grand-Maître de l’Ordre de Saint-Lazare, le marquis de Nerestang. Les deux Ordres réunis eurent une vie commune jusqu’en 1788, soit un peu plus d’un siècle et demi, sans qu’il y eut pour cela fusion ou confusion. A partir de 1779, néanmoins, chaque Ordre reprit un recrutement et des insignes propres.


En 1612, des vaisseaux de guerre arborant le pavillon des Ordres réunis prirent part à des expéditions au Niger. En 1666, les Ordres de Saint-Lazare et de Notre-Dame du Mont-Carmel constituèrent une flotte de guerre battant pavillon aux armes des Ordres dont le port d’attache fut Saint-Malo. Cette escadre comprenait dix frégates. Enfin, en 1677, les Ordres fondèrent à Paris une Académie de Marine.


En 1672, le roi Louis XIV avait confié aux chevaliers de Saint-Lazare et de Notre-Dame du Mont-Carmel l’administration de toutes les léproseries, hôpitaux et Maisons-Dieu du royaume. Les Ordres réunis constituèrent ainsi un véritable ministère de la Santé jusqu’en 1693.


Sous la Grande-Maîtrise du marquis de Dangeau (1693-1720) les Ordres connurent une période faste et étendirent leur recrutement dans divers pays : Espagne, Naples, Saxe, Pologne, Danemark, Suède, Ecosse et parmi les chrétiens d’Orient, fidèles, en cela, aux origines de l’Ordre de Saint-Lazare.


Après le duc d’Orléans, premier Prince de sang royal, le prince Louis de France, duc de Berry et futur Louis XVI, fut investi de la Grande-Maîtrise en 1757. Au cours de celle-ci, les Ordres furent sécularisés par la bulle « Militarium ordinum institutio » du pape Clément XIV du 10 décembre 1772. Ils perdirent leur caractère religieux pour devenir des institutions laïques proposant à leurs membres une règle de vie spirituelle.


Le duc de Berry étant devenu Dauphin de France, se démit de sa fonction de Grand-Maître et son frère, le comte de Provence, futur Louis XVIII, lui succéda en 1773.


Par un règlement du 21 janvier 1779, le nouveau Grand-Maître séparait le recrutement des Ordres réunis. L’Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel était désormais réservé aux seuls élèves de l’Ecole militaire. La dernière promotion fut nommée en juillet 1787 et l’Ecole supprimée en 1788. Le roi Louis XVI attribua, par lettres patentes de septembre 1788, les bâtiments de l’Ecole militaire aux chevaliers de Saint-Lazare.


Les évènements de 1789 empêchèrent l’Ordre de poursuivre ses activités. Il n’y eut pas d’investiture lors de la Saint-Lazare, le 17 décembre 1789, comme cela était la tradition et le gouvernement révolutionnaire confisqua tous les biens de l’Ordre en 1791, y compris la commanderie magistrale de Boigny. Le comte de Provence partit en émigration où il continua de diriger l’Ordre et de nommer des chevaliers. En 1799, il admit dans l’Ordre le Tsar Paul 1er de Russie et le futur Tsar Alexandre 1er, faisant de même en 1808 pour le roi Gustave IV de Suède : la sécularisation de l’Ordre permettant d’admettre des chrétiens non catholiques. Une nouvelle vocation de l’Ordre apparaissait, celle de l’unité des chrétiens.


En 1814, lorsque le Roi Louis XVIII rentra en France, l’Ordre de Saint-Lazare reprit sa place, mais le Roi ne conserva pas la Grande-Maîtrise se contentant d’en être le Protecteur.


A sa mort, en 1824, son successeur, le roi Charles X, devint protecteur de l’Ordre. Celui-ci était dirigé alors par le Conseil des officiers au nombre desquels figuraient le commandeur comte d’Albignac et le commandeur marquis d’Autichamp secondés par le baron Silvestre, héraut d’armes de l’Ordre.


Louis XVIII étant protecteur de l’Ordre, ne semble pas avoir autorisé de nominations ou de promotions dans l’Ordre, par contre, sous le protectorat du roi Charles X, une dizaine de nominations témoignent de son renouveau.


Lors de la révolution de 1830, les chevaliers de Saint-Lazare perdirent leur protecteur, le roi Charles X étant contraint à l’exil, et Louis-Philippe, Roi des Français, s'en désintéressant, ils se tournèrent alors vers leur premier protecteur, le patriarche grec catholique melkite. Le patriarche Maximos III Malsoum accepta en 1841 de reprendre cette protection. Les responsables de l'église melkite Saint Nicolas de Myre, à Marseille, reçoivent depuis cette date le titre de Chapelain de l'ordre de Saint Lazare.


De caractère laïc depuis 1772, l’Ordre n’avait plus de lien formel avec le Saint-Siège. La perte de son protecteur temporel, le roi de France depuis Philippe le Bel, l’obligeait à trouver un garant de sa continuité. Le choix du patriarche grec catholique est un tournant fondamental dans l’histoire de l’Ordre. Les chevaliers hospitaliers de Saint-Lazare vont ainsi renouer avec l’humilité de leurs origines orientales et s’inscrirent dans la continuité de la bulle « Militarium ordinum institutio ».


Dès 1844, ils participent à une œuvre importante dans le cadre de leurs nouveaux engagements. Il s’agit de la reconstruction du monastère du Mont-Carmel près de Jérusalem.


Dans la deuxième partie du XIXème siècle, les derniers chevaliers nommés au cours de la restauration seront rejoints par des chevaliers nommés par les patriarches successifs afin de maintenir le service de l’Ordre. Ceci a été confirmé formellement par le patriarche Maximos V et totalement assumé par le Patriarche actuel, Grégoire III.


En 1910, le Patriarche Cyrille VIII Ghéa rétablit la Chancellerie de l’Ordre à Paris et celle-ci reprit en main les destinées de l’Ordre. Après la guerre de 1914-1918, il s’étendit en France, en Espagne et aux Pays-Bas sous la direction d’un conseil des Officiers comme en 1841.


En 1930, le Grand Magistère fut restauré et François de Bourbon, duc de Séville, en prit la tête avec le titre provisoire de Lieutenant-Général.


L’Ordre, dès lors, continua plus activement son œuvre, en particulier l’aide aux malades, aux lépreux, aux chrétiens d’Orient et son action en faveur de l’unité des chrétiens.


En décembre 1935, le chapitre général se réunit en France et le duc de Séville fut élu Grand-Maître. De nouvelles associations nationales furent créées, notamment en Allemagne avec le prince Ferdinand de Hohenzollern, en Bohême avec le prince Charles de Schwartzenberg, en Roumanie avec le roi Carol II, en Bulgarie avec le roi Boris III.


Lors de la seconde guerre mondiale, l’Ordre de Saint-Lazare organisa dès 1940, un corps d’ambulances pour le front français. Pendant l’occupation, il institua un corps de volontaires secouristes dits «Volontaires de l’Ordre de Saint-Lazare » qui sauva de nombreuses vies lors des bombardements. Son action humanitaire et patriotique fut reconnue par le gouvernement français en 1945 et 1947, qui décerna, à ce titre, la croix de guerre au Grand Capitulaire de l’Ordre.


Après le conflit, les chevaliers de Saint-Lazare développèrent leurs œuvres charitables et l’Ordre fut reconnu par plusieurs gouvernements : l’Espagne en 1940, la Bolivie en 1950, l’Argentine en 1951 puis par la suite, le Canada en 1963, le Sénégal en 1971, l’Autriche en 1977, la Croatie en 1992 et la Hongrie en 1993.


En 1952, le duc de Séville décéda et son fils François de Bourbon fut désigné comme Lieutenant-Général du Grand Magistère puis élu en 1956 comme Grand-Maître.


En 1967, le conseil suprême de l’Ordre transféra le siège magistral à Boigny. Cette même année, le duc de Nemours succéda à François de Bourbon à la Grande-Maîtrise.


En 1969, le chapitre général fut obligé d’arbitrer un différent entre le Grand-Maître et le gouvernement de l’Ordre. Il trancha en défaveur du duc de Nemours et procéda à l’élection de Pierre de Cossé, XIIème Duc de Brissac, qui reçut le titre de Lieutenant Général puis celui de Grand-Maître en 1976.


Les décisions des chapitres généraux de 1967 et 1969 furent entérinées par le Protecteur Spirituel de l’Ordre, le Patriarche Maximos V, assurant ainsi leur validité.


Toutefois, certains membres de l’Ordre refusèrent cette décision et se regroupèrent autour du duc de Nemours. A sa mort, en 1970, François de Bourbon et Bourbon prit la tête de ce groupe.


Le Patriarche grec catholique, garant de la légitimité et de la continuité de l’Ordre mit en place une commission de conciliation qui aboutit, en 1987, au chapitre général d’Oxford qui procéda à l’élection d’un nouveau Grand-Maître pour tout l’Ordre réuni. François de Cossé, marquis de Brissac, fut élu 48ème Grand-Maître et Chef Suprême de l’Ordre Militaire et Hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem, « tant en deçà qu’au-delà des mers ».


Après la mort de son père, le 04 avril 1993, il est devenu le XIIIème duc de Brissac.


Aujourd’hui, l’Ordre de Saint-Lazare est présent sur tous les continents et son action hospitalière, traditionnellement tournée vers les lépreux et l’Afrique, se développe maintenant dans tous les pays d’Europe Centrale et Orientale, notamment dans l’ancienne Yougoslavie en guerre.


Il est important de rappeler ici certains principes qui, comme vient de le prouver l’étude de notre histoire, doivent impérativement être respectés pour garantir sa légitimité.


Le premier concerne l'autonomie de l'Ordre, qui ne dépend d'aucune Autorité exogène (contrairement par exemple à certains Ordres Royaux ou Vaticanesques), ce qui a eu au cours de l'Histoire une conséquence primordiale : aucune autre autorité que son Chapitre Général n'aurait pu prononcer sa dissolution. Ce qui bien entendu n'a jamais eu lieu, malgré des périodes quelquefois difficiles.


Le deuxième concerne l’impérieuse nécessité de l’approbation par le Patriarche grec Melkite Catholique de toutes les décisions du Chapitre Général. En dehors de cette approbation, toute décision est inopérante.


Le troisième est relatif à la transmission de l’état chevaleresque par l’investiture, celle-ci doit être sans interruption et transmise validement selon le principe immémorial : tout Chevalier peut créer un autre Chevalier.


Ces  principes fondamentaux permettent de faire preuve de discernement dans les étapes de la vie de notre Ordre, dont les membres sont recrutés par cooptation parmi des personnes " de bonne réputation et menant une vie honorable", appartenant à l'une ou l'autre des confessions chrétiennes, en règle avec leur Eglise, et s'engageant tant à respecter une règle de vie spirituelle qu'à la pratique des "vertus chevaleresques " que sont : loyauté, largesse, modération, courtoisie et honneur, à maintenir la Tradition et l’Histoire, et œuvrer à l'unité des chrétiens.